Sauvegarder l’héritage
Comment sauvegarder le patrimoine du Bassin minier tout en facilitant l’évolution du territoire ? Cette question, au cœur des efforts actuels pour “faire vivre” l’inscription au Patrimoine mondial, a d’ores et déjà trouvé sa réponse : redonner suffisamment d’usages et d’intérêts aux différents sites du Périmètre pour que leur préservation devienne une évidence. Et permettre ainsi aux générations futures de jouir d’un héritage non seulement préservé, mais aussi, créateur de richesses.
Pour continuer à faire partie du Patrimoine mondial, un Bien doit conserver sa Valeur Universelle et Exceptionnelle. Inscrit au titre de “paysage culturel évolutif et vivant”, le Bassin minier n’est pas destiné à être mis sous cloche. Pour autant, son intégrité et son authenticité ne peuvent être entamées par des projets d’aménagement inconsidérés. Ainsi, la destruction d’un élément du périmètre inscrit est exclue. De même, l’architecture ou la taille d’une nouvelle construction ne doit pas empêcher son intégration dans le paysage, sous peine d’être retiré de la Liste, comme ce fût le cas pour Dresde en 2009. Ainsi, avant même 2012, afin de mieux défendre la candidature, 69 éléments miniers ont été protégés au titre des Monuments Historiques.
C’est le cas de la pompe à feu du Sarteau, mais aussi de plusieurs sites qui connaissent une nouvelle naissance grâce au levier de l’inscription. Un million d’euros ont ainsi été consacrés à la rénovation de l’église de la Sentinelle, inscrite sur la liste des Monuments Historiques, lors de la campagne de protection de 2009. Près de 670 000 € ont permis la réfection de la salle des fêtes d’Arenberg.
Pour compléter la protection des éléments patrimoniaux, 78 terrils formant la “chaîne des terrils du Bassin minier du nord de la France” ont été classés par décret le 28 décembre 2016. Cette reconnaissance nationale s’appuie sur les valeurs historiques et paysagères de ces espaces néo-naturels reflétant les volumes extraits du sous-sol, la diversité des techniques de mise à terril ainsi que les différentes dynamiques de végétalisation et différentes appropriations par les acteurs du territoire et la population.
Toutefois, ces protections réglementaires contraignantes ne recouvrent pas l’ensemble du périmètre inscrit. Raison pour laquelle la préservation du Bien et de sa zone tampon a fait l’objet de contractualisation entre l’association chargée de gérer l’inscription et les propriétaires des sites : les bailleurs, les départements, les communes, les diocèses, les intercommunalités. Sous la houlette de l’Etat français, garant de l’inscription – et seul interlocuteur reconnu par l’UNESCO – tous se sont engagés à préserver l’intégrité du Bien inscrit.
Un patrimoine aux fonctions nouvelles
L’inscription au Patrimoine mondial implique donc bel et bien la conservation du patrimoine minier reconnu comme universel et exceptionnel. Mais sans le figer pour autant. Excepté les chevalements, véritables totems pour lesquels il est difficile de trouver un nouvel usage, l’héritage industriel du Bassin minier n’a pas vocation à être sanctuarisé. Il est au contraire amené à se réinventer. Anciens lieux de production charbonnière, les grands sites de mémoire suivent tous une logique de reconversion post-industrielle. Les cités minières se rénovent et sont amenées à devenir de plus en plus attractives. Les éléments paysagers issus de la mine sont préservés et revêtent de nouvelles fonctions : les cavaliers se transforment en voies vertes ou en corridors écologiques, les terrils en lieux de pratique sportive ou de refuge pour la faune et la flore, les étangs en base de loisirs. En cela, l’inscription au Patrimoine mondial ne s’oppose pas au progrès. Elle est venue au contraire couronner une action d’aménagement entreprise sur le territoire depuis le début des années 2000. Avec un devoir de qualité et d’exigence supplémentaire.
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Éclairage
> Une gouvernance pour gérer l’inscription au Patrimoine mondial