Un peu de géographie
Le Bassin minier du Nord-Pas de Calais se situe dans le Nord de la France et constitue l’extrémité occidentale du bassin charbonnier européen continental. Plus globalement, il fait partie des gisements houillers qui s’égrènent depuis la Colombie aux Appalaches aux Etats-Unis, de l’Irlande méridionale à l’Ukraine, du Kazakhstan à la Chine et l’Inde. Après celui de la Ruhr en Allemagne, le gisement du Nord-Pas de Calais est le plus étendu d’Europe du Nord-Ouest. Une de ses spécificités est d’être le seul gisement de grande dimension entièrement souterrain : 120 kilomètres de long ; 12 kilomètres de large ; 1,2 kilomètre de profondeur. Par sa situation géographique, le Bassin minier se trouve au coeur d’une remarquable région d’échanges, le Nord-Pas de Calais, et d’un grand carrefour de communication entre les grandes métropoles européennes.
Une histoire mouvementée
En 1720, l’Histoire est en marche. Jacques Desandrouin découvre du charbon maigre à Fresnes-sur-Escaut, dans le « futur » département du Nord. Le potentiel charbonnier du territoire est confirmé en 1734, à Anzin, par la découverte de charbon gras. Après bien des turpitudes, la toute première compagnie minière est fondée en 1757, la Compagnie des mines d’Anzin, appelée à devenir l’une des sociétés les plus puissantes de France. En 1773, une deuxième compagnie est créée, celle d’Aniche. Jusqu’au milieu du 19e siècle, seul le Bassin du Nord est connu et est en exploitation, en dépit des multiples prospections en direction d’Arras. Il faut attendre un heureux hasard, lors du fonçage d’un puits artésien à Oignies en 1842, pour que la véritable orientation du gisement soit mise à jour. En réalité, il remonte vers Béthune. Le Bassin du Pas-de-Calais vient de naître. Dès lors, dans une véritable frénésie, les compagnies se multiplient et se révéleront très prospères : Courrières, Lens, Béthune, Bruay… A la fin du 19e siècle, la carte du Bassin minier du Nord-Pas de Calais, le plus grand de France, est définitivement dessinée.
Le record de production est atteint en 1930 mais la première moitié du 20e siècle est émaillée de grandes catastrophes : celle des Mines de Courrières en 1906, faisant 1 099 morts ; celle de la Première Guerre mondiale qui laisse un territoire ravagé et détruit aux deux tiers ; celle de la Seconde Guerre mondiale qui laisse un bassin exsangue. Tournant majeur, en 1946, après une ordonnance en 1944, le Bassin devient la propriété de l’Etat. La Bataille du charbon qui se déroule de 1944 à 1947 permet de reconstruire, en partie, la France. A partir des années 1960, s’amorce un long déclin jusqu’à la remontée de la dernière « gaillette » à la fosse n°9-9bis à Oignies le 21 décembre 1990. En parallèle, se mettent en place les politiques de reconversion du territoire qui contribueront, entre autres, à l’émergence de la candidature du Bassin minier au Patrimoine mondial au début des années 2000.
Au-delà de ces grandes dates, le patrimoine et les paysages du Bassin minier racontent bien d’autres histoires : la grande histoire des Révolutions industrielles et de l’industrialisation ; celles de l’histoire des techniques et des innovations aux 19e et 20e siècles, celle de l’architecture industrielle, celle de l’habitat ouvrier, en Europe et dans le Monde… Ainsi que toutes les histoires, collectives et individuelles, de ceux et de celles qui ont « bâti » ce territoire.
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