Point d’étape sur la souscription pour le patrimoine minier en danger
28 245 € , il s’agit de la somme récoltée à ce jour pour soutenir ce projet de restauration du patrimoine minier en danger.
Depuis 2012, le Bassin minier Nord-Pas de Calais est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, non seulement parce qu’il a contribué à l’écriture d’une page majeure de l’histoire de l’Humanité – la révolution industrielle et l’industrialisation – mais aussi parce qu’il est un lieu symbolique de la condition ouvrière. Plus grand bassin charbonnier français, il a pleinement participé au développement industriel, économique et social de la France pendant près de trois siècles (1720-1990) et à la construction de l’Union européenne.
Aujourd’hui Patrimoine du monde, le Bassin minier côtoie le Taj Mahal et les Pyramides d’Egypte mais il n’en demeure pas moins que certains éléments de ce patrimoine minier, porteurs de cette prestigieuse reconnaissance sont fragiles et menacés.
Aujourd’hui, il nous paraît essentiel de faire un point d’avancement sur les différents sites impliqués, auprès de nos contributeurs et des acteurs du territoire.
Face à une situation d’urgence qui se renforce chaque année, la Mission Bassin Minier travaille avec ses partenaires pour avancer sur ce dossier selon les quatre axes suivants :
établir le diagnostic technique des bâtiments concernés et définir les travaux d’urgence à engager ;
accompagner la réflexion programmatique et la recherche d’opérateurs privés ;
identifier les sources de financement et favoriser une ingénierie efficiente ;
poursuivre l’appui technique auprès des collectivités : accompagnement des démarches de reconversion (définition des programmes et des usages des sites dans un soucis d’équilibre et de complémentarité sur le territoire), ingénierie financière des projets.
Chevalement de la Fosse n°2 à Anhiers
En 2021, le site a été racheté par un jeune couple qui souhaite y aménager son logement et y développer son activité professionnelle à savoir une agence d’architecture et de design et un centre paramédical. Le site a déjà été entièrement défriché, les premiers travaux démarreront en 2022.
Fosse n°13 bis à Bénifontaine
En 2020, la Mission Bassin Minier poursuit l’accompagnement initié en 2018 pour la sauvegarde de la Fosse. L’élection d’un nouveau maire à la tête de la commune a replacé le sujet au centre des préoccupations de la Ville. EDEN 62 a manifesté un intérêt pour le site et un projet pourrait voir le jour sous la forme suivante :
Un périmètre en gestion extensive (pâturage) confié à EDEN, l’implantation d’un apiculteur, l’accueil de l’Atelier du petit Vendinois, une association de sensibilisation à la faune, qui fabrique des objets en bois à destination des oiseaux, insectes…, le développement d’un parcours qui inscrirait le site sur les itinéraires modes doux.
En termes de travaux, le projet se traduirait par la mise en sécurité qualitative du bâtiment, voir sa réhabilitation en fonction des contraintes de «risques miniers».
Château des Douaniers à Fresnes-sur-Escaut
Danger +++
Une rencontre a eu lieu en octobre 2021 avec la Ville, la CAVM et la DRAC. Il a été convenu que la Mission Bassin Minier portera en 2022 une étude préliminaire en délégation de maîtrise d’ouvrage. La Mission Bassin Minier a déjà élaboré un cahier des charges en proposant en alternative à un projet de reconversion, une solution sans doute plus réaliste de protection et de mise en valeur des vestiges avec une possibilité d’ouverture du site vers le quartier environnant.
Camus Haut à Annay-sous-Lens
Sans doute un des sites les plus fragiles du périmètre, le Camus haut d’Annay est devenu un point de crispation tant la situation semble inextricable. Un propriétaire réticent à porter un déficit d’opération très lourd, un maire qui s’impatiente face aux atermoiements d’un collectif d’acteurs en difficulté pour trouver une porte de sortie. La menace d’une démolition plane sur ce bâtiment non protégé… Face à ce défi, une nouvelle piste est en cours d’étude afin d’intégrer la rénovation du camus dans une opération plus large qui permettrait à la fois d’apporter une réponse architecturale et urbaine efficace et d’absorber, pour partie au moins, le déficit de la rénovation du seul Camus. 2022 sera déterminante pour l’avenir du Camus haut, dernier jalon intègre de l’histoire du logement minier !
Salle des bains-douches de la Fosse n°12 à Loos-en-Gohelle
Le site de la Fosse 12 à Loos en Gohelle fait l’objet d’échanges entre la CALL et le groupe SODEXO afin d’y développer un projet à vocation économique, en lien avec le projet alimentaire territorial durable de l’agglomération. Maisons et Cités partenaire de la démarche et propriétaire du bâtiment a confié à un architecte du patrimoine une étude préliminaire pour la restauration du clos-couvert.
Fosse n°1bis à Noeux-les-Mines
La Communauté d’Agglomération a pris du recul sur le site et le projet autour d’un programme dédié à l’agriculture urbaine est à ce jour abandonné. Le site doit trouver dès lors un nouvel avenir, avec une maîtrise d’ouvrage qui est à redéfinir.
Chapelle Sainte-Barbe à Somain
Le site est sauvé !!! En effet, en 2020, un projet de reconversion, qui s’articule autour d’un lieu d’accueil lié à la recherche d’emplois avec la Ville de Somain, a vu le jour. Un grand merci à la commune qui a saisi l’urgence de réhabiliter et trouver un nouvel usage à ce site. Rendez-vous en 2022 pour la pose de la première pierre !
Chevalement de la Fosse n°5 à Billy-Bercleau
Ces deux dernières années, de nombreux aléas sont venus retarder la mise en projet du site : échecs successifs de vente à des particuliers et incapacité à identifier un maître d’ouvrage public. Le site est aujourd’hui inoccupé et soumis à de nombreuses altérations du fait d’un vandalisme incontrôlé. Peu de perspectives à court terme pour ce site…
Salle des bains-douches de la Fosse n°7 à Barlin
Site en sommeil, dont l’état reste préoccupant mais pas alarmant. Une occupation précaire et aléatoire évite une dégradation aussi avancée que dans d’autres sites. Mais cette situation n’est pas tenable. Il faudra en 2022 réactiver les contacts avec la ville et encourager une acquisition via l’EPF. L’ancienne fosse 7 a fait l’objet d’un projet ambitieux de reconversion en parc de loisirs et la salle des bains douches doit pouvoir trouver un programme de reconversion en lien avec ce nouveau parc. Des pistes existent mais l’essentiel est d’identifier un maître d’ouvrage… Ici encore, l’EPF est l’outil qui s’impose pour à la fois garantir la sauvegarde du bâtiment mais aussi donner du temps au futur acquéreur pour affiner sa programmation.
Fosse n°6 à Haisnes- lez-la-Bassée
Le site fait l’objet d’une procédure d’abandon manifeste qui n’est pas encore arrivée à son terme. Espérons que 2022 sera la bonne année et que l’’expropriation pourra s’engager, via l’EPF sans doute, pour les mêmes raisons qu’évoquées ci-dessus. Sachant néanmoins qu’une étude a permis de définir un pré-programme pour la reconversion du site, projetant à la fois des espaces dédiés aux pratiques culturelles, la danse en particulier et à des activités de loisirs : mise en scène du chevalement par un son et lumière, un espace de convivialité pour boire un verre, en lien avec la pratique du tourisme à vélo…
Fosse Mathilde à Denain
Un projet mixant agriculture urbaine et gîte de groupe a été validé. La discussion sur la prise en main de la maîtrise d’ouvrage par la Ville de Denain ou l’Agglomération de la Porte du Hainaut est en cours. L’intervention de l’EPF est conditionnée à cette négociation. Ces derniers mois, des interventions de vandalisme sont régulièrement constatées, entrainant une dégradation du site qui était plutôt stabilisé ces dernières années.