A quoi ça sert ?
L’inscription du Bassin minier au Patrimoine mondial permet de montrer ce territoire sous un autre jour et de révéler ses valeurs historiques et patrimoniales, inattendues et étonnantes. Bien loin des images traditionnelles et des clichés sur le pays noir ! Cette prestigieuse reconnaissance est un hommage à l’histoire minière et à ceux et celles qui l’ont écrite. Elle doit être aussi une source de fierté pour les habitants et les acteurs du territoire aujourd’hui. L’histoire et le patrimoine miniers, porteurs de valeurs aujourd’hui distinguées à l’échelle du monde, deviennent des atouts pour construire l’avenir du Bassin minier.
L’inscription au Patrimoine mondial rapporte-t-elle des fonds pour l’aménagement et la restauration des sites distingués ?
L’UNESCO n’accorde aucun financement, sauf dans le cas de sites menacés de disparition. Aucune subvention supranationale n’est associée à l’inscription du Bassin minier au Patrimoine mondial mais elle est à la fois un excellent levier pour bénéficier du soutien d’autres financeurs – qu’ils soient européens, nationaux ou locaux – et un formidable atout pour le développement culturel, touristique et économique du territoire. Il convient de noter que l’inscription a été obtenue en 2012, parce que des opérations de sauvegarde du patrimoine et des mesures de protection avaient déjà été enclenchées bien avant. L’inscription renforce l’attention portée sur la restauration de ces sites mais elale incite également à rechercher l’exigence et la qualité en matière d’aménagement urbain et d’architecture.
Quelles sont les retombées économiques de cette inscription ?
L’inscription ouvre une formidable fenêtre mondiale sur le Bassin minier. Comme tous les sites inscrits en France et dans le monde, le Bassin minier bénéficie d’un renforcement d’image et de notoriété. Ce qui produira des effets positifs sur l’activité́ touristique et économique à l‘échelle des communes et des structures intercommunales du territoire mais aussi au niveau régional. Les hébergeurs, les restaurateurs, les campings, les taxis, les centres de loisirs, sont directement concernés. En donnant une image dynamique et positive du territoire, cette reconnaissance internationale contribue à le rendre plus attractif pour les investisseurs.
L’inscription au Patrimoine mondial induit-elle des interdictions réglementaires ?
L’UNESCO ne peut pas légiférer ou réglementer en lieu et place d’un Etat. L’inscription au Patrimoine mondial ne constitue pas un niveau de contrainte supranational et n’apporte donc pas de réglementation supplémentaire. Cependant, au risque de voir retirer un bien de la Liste du patrimoine mondial, les décideurs devront tenir compte des éléments inscrits dans le périmètre lors de leurs projets d’aménagement urbain. Ainsi, le Comité du patrimoine mondial a rayé de la Liste le Sanctuaire de l’onyx arabe à Oman en 2007, tout comme la Vallée de l’Elbe à Dresde en Allemagne en 2009.
Qu’est-ce que le plan de gestion ?
C’est un engagement pris entre tous les acteurs et les propriétaires du patrimoine minier, reposant sur les réglementations nationales et locales, pour protéger et faire vivre ce patrimoine. Déjà présent dans le dossier de candidature, il était une condition pour être inscrit. Ce plan pour gérer « l’après-inscription » est compatible avec les nécessaires évolutions économiques et urbaines. Il constitue aujourd’hui le cadre de référence pour garantir la préservation du patrimoine minier, porteur de la valeur universelle qui a justifié son inscription.
Le territoire est-il figé par l’inscription ?
Non. L’objectif de la Convention du patrimoine mondial n’est pas de transformer les sites inscrits au Patrimoine mondial en conservatoires, mais bien au contraire de les intégrer dans la vie contemporaine. Plus de 1,2 millions de personnes vivent, travaillent, se déplacent dans le Bassin minier. C’est un territoire habité et vivant ! Depuis la fin de l’extraction minière en 1990, le territoire a évolué et il continue d’évoluer. Et ceci dans un juste équilibre entre la préservation du patrimoine et la réalisation de grands projets destinés à améliorer le cadre de vie des habitants et à dynamiser le Bassin minier.
Existe-t-il un interlocuteur unique pour la gestion de l’inscription ?
L’Association Mission Bassin Minier Nord-Pas de Calais est co-gestionnaire, avec les services de l’Etat, de cette inscription et assure cette coordination depuis le 1er janvier 2013. Son siège social est à Oignies, sur le site du 9-9 bis. Sa présidence est assurée par Cathy Apourceau-Poly, conseillère régionale.
Je suis habitant(e) d’une cité minière, puis-je réaliser des travaux dans ma maison (repeindre les volets, faire une extension, planter des haies, transformer la façade…)?
Habiter une cité incluse dans le périmètre du Patrimoine mondial ne change rien aux démarches à mener par ceux souhaitant aménager l’extérieur de leur logement. Les locataires doivent demander l’autorisation aux propriétaires. Quant aux propriétaires, ils doivent faire une demande de travaux auprès de leur commune qui les autorisera ou non, selon son Plan local d’urbanisme (PLU). Si l’habitation est située aux abords d’un monument historique (rayon de 500 m), la commune traitera directement avec l’Architecte des Bâtiments de France. Il est à noter que petit à petit, les PLU (Plan locaux d’urbanisme) des communes incluses dans le périmètre inscrit prennent en compte l’inscription au Patrimoine mondial dans le règlement afin de garantir la préservation des qualités architecturales urbaines et paysagères des cités minières.
Pourquoi l’ensemble du patrimoine minier n’est-il pas dans le périmètre d’inscription ?
Toute candidature exige la définition et la délimitation d’un périmètre. La totalité du patrimoine minier ne pouvait, en termes de qualité, d’intégrité et de gestion, prétendre à l’exceptionnalité. Cet exercice a imposé un certain nombre de choix, en fonction de critères exigeants, permettant d’argumenter et de démontrer la valeur universelle exceptionnelle du Bassin minier. Mais cette nécessité ne préjuge en rien de la valeur du patrimoine minier dans sa globalité. L’intérêt d’une inscription au Patrimoine mondial réside aussi dans le rayonnement de cette prestigieuse reconnaissance sur l’ensemble des communes concernées par l’histoire minière, en dehors des frontières du périmètre stricto sensu.
Quels sites puis-je visiter ?
Dans la mesure où il inclut des cités minières habitées, des éléments purement totémiques (certains chevalements ou terrils) et des sites techniques parfois fermés au public, le périmètre inscrit au Patrimoine mondial n’est pas partout aménagé pour accueillir des visiteurs. Les cités minières et certains sites techniques se visitent ainsi en autonomie (parcours extérieurs uniquement) ou sur réservation par l’intermédiaire des offices du tourisme intercommunaux, de structures culturelles ou d’associations référencés sur la carte interactive.
Parmi les 5 grands sites de mémoire, seul le Centre Historique Minier de Lewarde offre pour le moment une structure d’accueil permanente. Mais les autres sites peuvent se visiter sur rendez-vous, là encore via les offices du tourisme ou des structures référencés sur la carte interactive parmi lesquels, le CPIE « Chaîne des terrils », le Pays d’Art et d’Histoire de Lens-Liévin, le pôle patrimoine du 9-9bis, l’Office de Tourisme de Béthune-Bruay pour la cité des électriciens ou encore l’Office de Tourisme de la Porte du Hainaut pour la fosse d’Arenberg.