Clubs et ateliers BMU
L’association BMU (Bassin Minier Uni) a affiché, dès sa création en 2002, la volonté d’associer les habitants à la démarche d’inscription. En ouvrant la porte aux bénévoles intéressés par l’avenir de leur territoire, BMU a encouragé la naissance d’ateliers ou de clubs, artisans actifs de la candidature du Bassin minier au Patrimoine mondial.
Dès 2003, afin d’associer les volontaires à la démarche de candidature et de la populariser sur le territoire, Bassin Minier Uni a créé des ateliers BMU. Autour d’un animateur, des groupes de bénévoles réfléchissaient sur un thème donné : la communication nécessaire pour diffuser l’esprit de la candidature chez les habitants, la gestion et la valorisation du patrimoine, les impacts touristiques de la démarche… Certains de ces ateliers se sont très vite professionnalisés, comme l’atelier « gestion, valorisation et protection du patrimoine » qui a cédé la place à des bureaux d’étude. D’autres en revanche ont continué à être animés par des acteurs locaux prêts à s’investir en faveur du territoire. Ainsi, l’atelier « nouvelle économie » a amené un pâtissier lensois de renom à créer un chocolat en hommage au territoire et à son histoire minière.
Composés de particuliers intéressés par la transmission de la mémoire humaine et la valorisation du territoire, les clubs, bien qu’autonomes étaient souvent portés par une mairie, une association ou un établissement scolaire. Incarnation d’une candidature soutenue par la population, ils choisissaient un thème de travail et insufflaient une dynamique locale par le biais de publications ou d’événements.
Le premier club BMU a vu le jour en mars 2003 à Noyelles-sous-Lens. Porté par la commune, il s’est vite structuré afin de réaliser des actions variées : édition d’une brochure sur les « noms jetés » (surnoms donnés aux mineurs), organisation d’une fête de Sainte-Barbe (la patronne des mineurs), expositions « mémoires de mine », spectacles avec la participation des écoles de la ville…
D’autres clubs ont encouragé les villes à afficher haut et fort leur identité minière : l’abbé Michel Becquart et le club des cités de Lens ont fait revivre la fête de Sainte-Barbe tout en organisant des rencontres intergénérationnelles sur un thème donné : les mineurs retraités, le mariage à la mine… Le Lion’s club de Liévin s’est attaché à sensibiliser des enfants de primaire à l’histoire et à la vie du mineur. A Loos-en-Gohelle, le club a consigné la mémoire d’anciens mineurs et de leurs femmes tout en organisant une retraite aux flambeaux sur les terrils du 11/19 pour la Sainte-Barbe. A Wallers-Arenberg, une fête avec costumes traditionnels et fanfare a été organisée pour célébrer le site avec les habitants. Le club de Mazingarbe « Citoyenneté 2000 » a monté une exposition sur l’histoire de la mine. A Auby, d’anciennes cartes postales relatant la vie à la mine ont été agrandies et affichées sur les pignons des cités de la Justice et du Moulin. Initiative suivie de la création de « cafés-mémoire » afin de collecter la parole de familles de mineurs.
Ces témoignages sur trois siècles d’exploitation minière ont également été recueillis par le club du Pays de Condé, en partenariat avec l’Education Nationale et le Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut, avant d’être restituées auprès des enfants sous forme de spectacles ou de livret de récits. Fruit d’une autre collecte de mémoire ouvrière effectuée par le club de la ville de Raismes, le spectacle son et lumière « Raismes Terre rouge et noire, Terre d’accueil », a été suivi par près de 3 000 personnes en 2008. Créé par la Compagnie Mariska Nord, le spectacle de Marionnettes « La Montagne Noire » en soutien à la démarche de candidature a circulé dans de nombreuses écoles de la Région.
Des ouvrages sur la ville de Denain, « Denain, la ville du Rail », « Denain, la ville du Charbon » et « Denain, la ville de l’Acier », ont été édités par les élèves de l’école Nationale des Techniciens de l’Equipement à Valenciennes après une découverte du Centre Historique Minier de Lewarde, du site de Wallers-Arenberg et des échanges avec l’association d’anciens mineurs « Les amis de Germinal ». Les élèves du lycée Picasso d’Avion ont, quant à eux, fabriqué un émetteur radio afin de diffuser des émissions sur les richesses du patrimoine minier local, tandis que les collégiens de la ville participaient à une opération de nettoyage au pied du Terril Sainte- Henriette, encadrés par BMU et le C.P.I.E. Chaîne des Terrils.
En tout, une trentaine de clubs (tous ne sont pas mentionnés dans la liste ci-dessus) ont fonctionné sur le territoire durant les dix ans qu’a duré la démarche d’inscription. Au-delà de l’aventure BMU, leurs membres restent aujourd’hui de fervents défenseurs du patrimoine et des passeurs de mémoire. En interlocuteurs assidus, tous ces bénévoles suivent aujourd’hui les actions de valorisation d’un territoire qu’ils ont contribué à hisser parmi les « merveilles du monde ».